IronMan Nice Juin 2010

Jour J, ça
y est !
On quitte la chambre d’hôtel avec Marie. Il est 5h00 du matin, il
fait noir, mais nous n’avons pas froid, tant mieux, nous n’aurons pas à nous
occuper de ce paramêtre qui peut compliquer considérablement une aventure comme celle
que nous allons vivre.
Nous avons nos combis, lunettes, bonnets, une pompe pour
vérifier la pression des pneus et notre sac de change pour le soir.
On entre dans le parc à 5H15 et c’est parti. Je place mes gourdes
sur le vélo, je vérifie la pression de mes pneus. Je passe rapidement aux
toilettes. Je vais voir Marie et ensuite, on part tous les deux en direction la
plage et du départ natation. On croise les copains et Pascal dans le parc
qui a réussi à rentrer discrètement pour filmer.
Je fais un dernier bisou à Marie en lui souhaitant le meilleur car
je veux aller nager un peu avant le départ pour placer mes lunettes et ma
combinaison. Après quelques mètres de natation, c’est chose faite et je me
place dans mon sas (-1H02).
Il est 6H20 à ma montre, il y a du monde partout en
combinaison mais je repère celle de Cyril. Je me glisse juste derrière lui. On
échange quelques mots et encouragements. Le coup de feu, ça y est c’est parti
et je suis maintenant sur que cela va brasser sévère en natation.
Je pars en polo pendant environ 150 mètres. Je ne peux pas mettre
la tête sous l’eau cela ne sert à rien, il y a des bras, des mains, des jambes
partout…. Ensuite, cela se calme un peu, direction 1km droit devant pour
la première bouée. Cela ne va pas trop mal, j’essaie simplement de glisser.
A
la première bouée, je prends la corde, ça bastonne sévère !! Je continue,
ma bouche est prise par la sensation de sel propre à la méditerranée et cela me
semble vraiment difficile à supporter!!!
Après le passage des deux
autres bouées, très difficiles à voir malgré leur grosseur, je me dirige vers
la sortie à l’australienne.
Je sors enfin de l’eau replace mes lunettes et ma
combi et c’est parti pour les derniers 1400 mètres. Je pense à Marie en
espérant que tout se passe bien pour elle et à mes proches. Je trouve cette
natation difficile et longue à cause de quelques vagues, des coups reçus, du
gout du sel. Je pense déjà au vélo.
A la dernière bouée,une nouvelle bousculade…je m’arrête de nager pour cracher l’eau que je viens de boire, et je souhaite vite sortir maintenant !!!! C’est chose faite, 1HO6, avec Cyril juste
derrière moi, trop marrant.
Première transition, je cherche ma poche au bon endroit, je ne la
trouve pas. Je refais le tour, un bénévole m’aide, j’ai ma poche.
Direction la
toile de change pleine à craquer !!! Je fais une transition lente, je
n’avance à rien et je le sais. Je fais avec, je me change entièrement, puis
direction le vélo que je trouve du premier coup, cela me remonte le moral.
Je
sors du parc, enfourche le vélo puis enfile mes chaussures en roulant en
évitant les autres athlètes sur vitaminés.
Sur les 20 km de plat du départ, je me cale à 30km/h pour ne pas
partir trop vite, des avions me doublent, je me crois sur un sprint.
Puis la
première difficulté avec la côte de la cantomine sur 500 métres à 12% arrive. Certains
sont à pied, d’autre déraillent ou ont la respiration très haute. Je mets tout
à gauche, je monte souple.
Après quelques km j’entame le col de l’ecre au 50 éme
pour 20 km d’ascension. Le paysage est magnifique. Je suis aux anges. Je sais
qu’il ne faut pas grimper trop vite car en haut de ce col on a fait la moitié
du temps du vélo. Pourtant, malgré le dénivelé, je vois le compteur
fleurté souvent avec les 18 km/h. il y a des supporters dans les villages,
c’est super sympas !!!
Je rattrape Cyril, on échange quelques mots puis je
continue. En haut du col, je me ravitaille mais ne prend pas mon ravito perso,
j’en ai pas besoin.
J’entame la descente en attendant l’autre petite grimpette
jusqu’au 140 éme km. Le parcours est toujours aussi beau et je croise de plus en
plus de triathlètes arrêtés sur le coté. Je m’alimente avec des sandwiches
jambon fromage et je bois énormément.
Je croise Jc et Etienne lors d’un aller
retour sur le parcours et je vois qu’ils ne sont pas loin. Je continue et
j’entame la dernière bosse je grimpe encore à 16 km heure, les cuisses se
durcissent un peu mais bon, rien de méchant.
En haut, je décide de finir en me
faisant plaisir dans la descente. Direction le prolongateur, je prends des
risques calculés car il y a pas mal de chute. Lors de la descente je roule sur
une pierre, j’ai peur de crever mais non, coup de chance car cela m’a bien
brassé !!!
Sur les 20 derniers km du retour malgré un vent de face, je roule
environ entre 36km/h et 40km/h Je suis un groupe à distance, je me dit
qu’ils ne se font pas chier de drafter comme ça !!!! Et là une moto arrive
avec un arbitre qui vient faire le ménage. Il distribue deux cartons, le groupe
éclate et moi, je passe entre tout le monde pour continuer ma route et
bizarrement personne ne prend ma roue.
J’arrive au niveau du demi-tour course à
pied à l’aéroport, et je me dirige vers le parc vélo direction le marathon.
Même en vélo, le demi tour est loin, et je me demande ce qui va se passer à pied,
j’ai hâte de le savoir. J’enlève mes pieds des chaussures, descends de mon
vélo.
Deuxième transition, un bénévole attrape mon vélo et je trottine
pour aller récupérer ma poche. J’ai mal sous les pieds et j’espère que cela va
passer quand j’aurais mis mes chaussures. Je me change, demande à un bénévole
de la crème solaire et c’est partie pour un marathon. 4 boucles de 10.5 km.
Je pars pour faire 4 heures même si je sais que cela serait une
grosse perf pour un premier !!!! Donc, même si je peux courir plus vite,
je pars en attendant de voir ce qui se passe. Je vois Stephman qui me rappelle
d’être régulier, de ne pas marcher, de ne pas trop trainer aux ravitos.
Sur les
deux premiers tours, je suis bien, je décide de ne rien manger par contre je
bois énormément de coca, d’eau et de boissons isotoniques. Je me fais doubler par
Alexandra Louison qui va deux fois plus vite que moi et je croise Marcel Zamora.
Il y a vraiment un autre monde entre eux et moi. Lors de mon troisième tour,
je croise Marie qui rente au parc pour entamer son marathon, je suis rassurer
car maintenant je sais qu’elle ira au bout !!!
Un peu plus tard, je vois
Bruno qui se dirige en vélo pour le marathon. Je commence à ramasser sévère, ma
foulée se raccourcie.
Jc me double et discute avec moi, il a une belle allure
mais me dit qu’il a peur d’un petit coup de barre. Il me laisse sur place puis
c’est au tour d’Etienne de me rattraper. Il reste aussi un peu avec moi, puis
se sauve car on n’a vraiment pas la même allure.
Maintenant je croise
tout le TCR sur le marathon, on s’encourage. Je vois de plus en
plus de personnes sous les toiles de médecine, allongé dans l’herbe avec des
idées négatives.
Je vois Etienne un peu plus loin et me doute qu’il se passe
quelques choses de pas normal. Je le rattrape et il me dit qu’il a mal aux
genoux. Je continue seul. J’attrape mon dernier chouchou synonyme des derniers
10 km. J’embrasse Marie, je trouve qu’elle a une belle foulée.
Dans mon dernier
tour je double vince et pit. Ils ont bon moral !!! Pour moi, c’est
vraiment dur, mais c’est normal, c’est cela que je suis venu chercher.
Je
m’approche de la ligne de plus en plus. Je vois la ligne, le tapis bleu. Je
marche, je vois Steph qui saute devant moi, qui hurle mon prénom dans le micro,
you are an ironman !!!!!!!!!
Je pleure comme un gosse, c’est
indescriptible, de bonheur, de joie, de satisfaction, de sensation d’avoir
accomplie quelque chose de grand !!!! Steph me prend dans ses bras…je
franchis l’arche et retombe en larme dans les bras de Jc.
Je souhaite à tous les copains de pouvoir vivre un moment pareil et
j’espère que vous serez tous finisher un jour pour comprendre car même les mots
ne sont pas assez forts pour tout décrire !!!!!
Bizzz et à très vite !!!!!
Commentaires