Compte rendu trail "Les templiers" Octobre 2011
Compte rendu de mon premier ultra trail
La grande course des Templiers à Millau
72 km, 3200 m D+/D- Dimanche 23 Octobre 2011
Je dois bien vous avouer que lorsque je me
suis inscrit aux Templiers au mois d'Avril me semble t'il, c'était pour
m'offrir une belle épreuve de fin de saison. Patrick, Thierry et Frank R, des
copains finishers l’année précédente m'avaient venté la beauté de l'épreuve
mais aussi sa difficulté et sa convivialité. Je crois que c'est cela qui m'as
décidé.
Je dois bien reconnaître qu'il est très
difficile de mesurer la difficulté de cette épreuve sans y avoir participer
mais lorsque l'on regarde la distance et le dénivelé sur le papier, je savais
que le défi allait être de taille. Mais moi, j'aime les défis J Peu importe
le chrono, lorsque le simple fait de finir l'épreuve vous satisfait entièrement
et vous permet de vous dire (pas question de se vanter) que vous venez
d'accomplir quelque chose d'exceptionnel alors que vous ne vous en croyez pas
forcément capable.
(La suite🔻en cliquant sur Plus d'infos)
(La suite🔻en cliquant sur Plus d'infos)
Après quelques discussions, j'embrigade ma
chérie et Yo. Trop cool ! La course à pied n'est pas mon point fort ça c'est
sur, mais j'aime la montagne, j'aime grimper sur des cailloux et en descendre.
Et bien, je risque de ne pas être déçu.
Après avoir était retirer mon dossard au
salon du trail la veille de la course en n’oubliant pas de découvrir l’ampleur
que prends le trail et le matériel en tout genre, retour au logement pour préparer
le camelback.
Le lendemain, tout commence le matin à
6h15 dans le froid, la nuit et avec beaucoup de vent au milieu de 2500 autres
traileurs.
Nous nous situons dans un sas de départ
environ à la 2000ème place. Je regarde Marie, j'ai envie de pleurer, ça y es,
on y est !
La musique de départ Ameno, Era nous
pétrifie, https://www.youtube.com/watch?v=qJEjS2d3CLQ.
Le compte à rebours est lancé, les feux de
Bengale sont allumés et les frissons de bonheur sont déjà bien présents. Je
profite d'avoir en ma compagnie ma chérie et mon fréro pour vivre pleinement ce
moment et partageait ma passion du long, de l’ultra.
Certains spectateurs qui sont déjà debout
sont entrain de nous encourager dans le froid. Les sas de départ s’égrainent
devant nous et 3 minutes après le départ officiel c'est à notre tour de
franchir l'arche. Nous allumons nos frontales, c’est parti !
Profil de la grande course des Templiers. |
On parcourt 2 km environ sur la route puis
celle ci s'élève en direction d'un petit village où quelques spectateurs sont présents
avant l'entrée dans le premier chemin de randonnée. Nous aurions pu courir tout
au long de cette portion mais nous avons décidé de marcher, pas question de se
cramer pour cette première.
Nous attaquons maintenant un chemin large,
environ trois marcheurs peuvent être côte à cote. Mais ce dernier est raide et
cela bouchonne déjà un peu, en tout cas on ne marche pas à vitesse
satisfaisante. On piétine plutôt. Je prends mon mal en patience et je discute
avec Yo et d'autres personnes pour faire passer le temps. Un peu plus tard, sur
notre droite, première vue de nuit sur Millau bien éclairé et bientôt nous
voila en haut de la première difficulté au bout d'une bonne heure de course
pour 5 km.
Nous sommes donc maintenant sur un plateau qui va nous emmener jusqu'au
21 ème km. Nous enchainons des petites montées et descentes intercalés de plat
sur un terrain pierreux et sableux. Je me rends vite compte que sur les parties
roulantes ma frontale est inefficace et que je n'y vois strictement rien. Je
dis donc à Yo qu'il faut que l'on court avec des groupes sinon, on va se tordre
les chevilles. C'est ce que l'on fait. Le parcours est plutôt ennuyeux, c'est
large et malgré le paysage, j'ai envie de passer aux choses sérieuses.
Au bout du 21 ème km nous entamons la
descente, cool !!! C'est notre premier single pour 5 km. Et là, il y a du monde
devant et tous les traileurs ne vont pas à la même vitesse donc il faut
attendre, de toute façon, on ne peut pas doubler, trop dangereux pour nous et
pour les autres. La descente est roulante mais tous le monde n'as pas la même
habilité technique et l'on marche là ou l'on pourrait courir.
Nous voilà tout de même au ravito du 27
ème km à Peyreleau au bout de 3h30 me semble t'il.
On se ravitaille, j'envoie un sms à Marie
et nous voilà reparti pour la deuxième difficulté de la journée, environ 800
mètres de dénivelé positif. Ca bouchonne de nouveau, on est à l'arrêt, c'est
chiant. On fait un pas, on attend, etc.. Enfin bref, on atteint le sommet (900
m d’altitude) en ayant passé beaucoup de temps debout à piétiner. Nous sommes
au 30ème. Un peu plus loin, nous passons à coté d’une habitation perdue, des
spectateurs chantent.
Nous nous dirigeons jusqu'au 37 ème km où
se trouve le ravito situé en plein courant d'air mais sous un air d'accordéon à
St André de Vézines! Malgré la fatigue qui commence à arriver et qui m’invite à
faire une pause un peu plus longue, je n'ai pas envie de trainer. On va chopper
la mort ici ! J’attends tout de même mon coéquipier après m'être ravitaillé et
nous repartons ensemble avec des jambes plutôt lourdes.
Je renvoie un sms à Marie, elle a franchie
la première barrière horaire, cool, mais elle n'a pas une grosse marge de manœuvre.
Pour moi, finalement, cela va mieux après
un km et nous nous dirigeons vers notre marathon, en 6h30 je crois, quel score
! C'est la première fois que je cours aussi longtemps, énorme.
Voici la deuxième descente de la journée,
je sais qu'elle est technique. Un signaleur nous indique qu'une personne est couchée
un peu plus loin, qu'il faut faire attention. Effectivement le gars s'est pris
une bonne pelle, il est blanc comme un linge, sous une couverture de survie avec les
soigneurs, il tremble comme une feuille et à le nez comme un choux fleur.
Pourvu que cela ne nous arrive pas....ça fout la trouille.
Ca calme tout le monde, sauf un espèce de blaireau
qui passe la où ce n'est pas possible en bousculant un concurrent qui l'engueulle.
Peu après il perds le contrôle de sa foulée,
trébuche, fait un roulé boulé et s’arrête contre un arbre, il a eu chaud. Je
dis à son pote qu'il est malade. Il me répond qu'il n'a plus toute sa
lucidité...Ouah..Quand même !!! A coté
c’est le vide !
On continue la descente avec de nombreuses
parties marchés car toute la partie technique avec les différentes marches et
dévers rendent impossible à la file indienne dans laquelle on se trouve de
progresser correctement. C'est plutôt chiant et vexant de perdre autant de
temps. Nous arrivons en bas au 50ème km avant d'attaquer la 3ème grosse
dernière difficulté (l'une des plus dur). Environ 8h30 de course et encore 800
m de dénivelé positif au programme.
Nous traversons un village, les
spectateurs nous encouragent, cela fait chaud au cœur ! Et c'est parti, dans
les bouchons. On grimpe, on patiente, etc.. Les jambes sont bonnes en montée
(cela est moins traumatisant que les descentes, moins d'impact) jusqu'en haut
au 58 ème km, j'en reviens pas 58 km, un truc de dingue !!
Maintenant on redescend et là, j'ai mal
aux jambes un peu musculairement, beaucoup articulairement. J'en fait pars à Yo
qui me dit que cela va aller et que pour lui aussi cela se durcit. Mais il est
plus frais que moi, le branleur ! Nous attaquons la descente roulante en sous
bois bloqué sur un faux rythme imposé par nos concurrents. J'ai les pieds qui
me font mal, échauffements, douleurs diverses.
En bas, nous traversons sur une passerelle
posé sur des kayak avec un chouette public qui nous amène sur la montée, la
plus dur de la journée. Je l'avais reconnu avec Marie, ça fout la trouille.
Je regarde mon téléphone, Marie est en
difficulté mais elle est à mi parcours encore dans les temps. Cool. On attaque
bon train avec Yo, malgré le nombre de km qu'il reste à faire on sait que l'on
va le faire, on va devenir finisher. On grimpe, on patiente, on grimpe. On voit
des mecs arrêté un peu partout sur les cotés, le travail de sap commence à
faire son effet.
On arrive tout de même aux derniers
ravitos au 67 ème km à la ferme de Cade en .....je ne sais plus, on s'en fou,
on veut juste arriver ! Je jette un coup d'oeil sur mon portable et Marie
a franchi la troisième barrière horaire. Enorme.
On se ravitaille, on repart, je ne pense
plus pouvoir courir à ce moment là, mais si, il m'en reste un peu. Je fais ce
que je peux en entamant la descente en pierrier si raide, qu'il ne faut pas se
rater. J'ai mal aux pieds, aux genoux, aux muscles, bref un peu partout.
Au 70 ème Km, on remonte sur l'antenne,
avec des grosses marches, des aménagements sont mis sur le parcours pour nous
aider à franchir ces difficultés. Cela me rappelle la première partie du GR20.
En haut, c'est beau mais il faut descendre
et là, c'est tout dans la tête ! On franchit la grotte du hibou et nous
entendons le speakeur.
Je regarde Yo, on est presque arrivée,
plus que quelques virages, ça y es on franchit la ligne, main dans la main,
c'est trop bon, je suis le roi du monde ! Tellement heureux d'avoir relever ce
défi et d'avoir partager cela avec Yo. Je pense tout de suite à Marie, Je veux
avoir des news...un peu plus tard je sais ou elle est, les jambes sont bonnes,
je suis fou de joie, je suis tellement heureux pour elle.
Une fois de plus nous faisons carton plein
! Une aventure hors du commun qui à un léger gout de reviens y...mais bon
maintenant c'est surtout place au repos !
Finishers en 12h28, 1140 ème/1728 Finishers |
Bises et à bientôt pour de nouvelles
aventures.
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