Triathlon Challenge Roth Juillet 2011


3.8 km de natation, 180 km en vélo, 42.195 km de course à pied.



Voici le résumé de ma préparation et de la réalisation d'un triathlon distance IronMan pas comme les autres, mais Quelle (challenge) Course !!!

Vous me connaissez maintenant un petit peu et quand je prépare un événement sportif, j'essaie de mettre toutes les chances de mon coté en profitant du retour d'expérience des copains car la mienne est encore faible dans ce domaine. Il est beaucoup plus facile d'en parler et de profiter de l'expérience des copains que de s'écouter soi même à certains moments de la course.

Donc, je ne vais pas vous dire que je n'étais pas préparer car j'ai certainement fait la plus grosse préparation depuis ma découverte du triathlon. J'aime m’entraîner et même si cela ne paye pas toujours le jours J, cela me permet d'être relativement en forme tout au long de la saison.

En effet, depuis Janvier, début des festivités pour ma part, j'ai parcouru 128 km en natation pour 51h, 4076 km de vélo en 138h (ajouter à cela 16h00 de HT) et enfin 850 km de course à pied avec 78h. Soit un volume total de 283h pour 26 semaines soit une moyenne hebdomadaire entre 10 et 11h hebdomadaire de moyenne.

Mais, malheureusement ou heureusement cela n'est pas toujours ce qui permet de rallier la ligne d'arrivée. C'est ce qui fait le charme dans l'ultra, je trouve. Rien n'est joué, tout reste à prouver !!! Et bien sur, cela tant que la ligne n'est pas franchie, il faut se battre jusqu'au dernier kilomètres de course à pied. Il est long celui là, il est long !!!!

Le village exposant de Roth est énorme et que ceux qui aiment le matériel y trouverons vraiment leur bonheur. J'avais les yeux grands ouverts !!! J'en profiterais pour m'acheter un petit outil multifonction avec dérive chaîne, on ne sait jamais.

La veille, petit tour en vélo avec les copains et ma chérie et je vérifie que tout le matos fonctionne bien. Cool, no soucis.

A 3H30, le réveil sonne et je suis prêt à en découdre avec mon objectif 1h00 nat, 5h20 vélo, 4h10 cap (je sais, il manque les transitions, mais si cela se passe bien, sur le papier, je suis sous les 10h30, je peux tjrs rêver). Petit dej, thé+Gatosport et muesli.

On charge le camion et l'on se rend sur le site bien en avance pour éviter les bouchons sur la route et le stress qui en découle car chez moi, il ne faut pas grand chose pour m'énerver ces jours là. Finalement, tout se passe bien, une organisation au top.

C'est vrai que l'on se sent accueilli !


Quelque temps plus tard, je rentre dans le parc à vélo, installe mon aérodrink sur mon vélo jusqu'au moment où j'entend un gros boum ... et un boyau, un !! Je pense au mec à qui cela arrive et j'ai les boules pour lui. Comme entrée en matière, il y a mieux. Un peu plus tard alors que je vais chercher la pompe pour gonfler les miens auprès de Marie, rebelote. J'espère que ce n'est pas le même triathlète.

Je pars au toilette pendant que c'est libre puis je récupère la pompe, embrasse Marie et retourne gonfler mes boyaux. C'est chose faite. je sors mon vélo du rack et maintenant je vais clipper mes chaussures sur mes pédales et les installer avec mes élastiques. Je ne les pas fait la veille car il annoncer de la pluie pendant la nuit et il ne couvre plus les vélos dans le parc. Je chausse la première, puis la deuxième, et là, je n'entend pas le "clip". Je recommence et pareil, j'ai le pied qui se promène. Putain, c'est quoi ce bordel, je commence à trembler,


J'emmène mon vélo en bout de rack pour pouvoir l'appuyer sur quelque chose de dur et pouvoir tourner autour. Et là en me baissant au niveau de la pédale, je vois que le ressort est sortie de son logement et que la pédale s'ouvre, elle est morte!!!. Je ne sais comment vous décrire l'envie de crier, de hurler et de pleurer que j'ai pu ressentir tellement tout était entrain de s'écrouler. J'étais en pleine panique (j'en tremble encore).

Je laisse le vélo en plan et cherche Marie partout dans le parc plein comme un œuf, je ne la trouve pas. Par chance, après des minutes qui me semble interminable, je croise Frank et lui explique ma situation. Il va voir des bénévoles qui m'aiguille vers un mécano. MERCI FRANCKY.

J''étais incapable de réagir tout seul. Je cours voir mon sauveur mécanicien. Il s'installe juste sous son tivolis à la sortie du parc mais il me dit qu'il ne peut rien faire à distance et de toute façon il n'a plus de pédales de rechange (tout cela en Anglais). Hier oui, ce matin non !

Je crois que je vais vraiment pleurer. Et là, alors que je suis effondrer le long de la barrière, il me dit "come with your bike". Je fonce à mon emplacement et je choppe mon vélo devant les gars qui me regarde surpris de courir à coté de mon vélo en direction de la sortie du parc. Je négocie avec un arbitre pour sortir mon vélo, je devais avoir une tête...... si il m'avait dis non, je......préfère pas y penser. Pourtant, je sais que je n'ai pas le droit.

Je vais voir le mécano. Je tremble comme une feuille. Il démonte ma pédale et fais une tête d'enterrement. Il me demande si j'ai la pièce manquante, je lui dit que non. Et là, je le vois réfléchir, réfléchir....Il me fait un signe et pars dans son camion. Je m'écroule sur la barrière et là Marie arrive avec Chris. Je leur explique tout, cela me soulage déjà un peu. Après une éternité, le gars ressort avec ma pédale et me montre que cela tient avec un bout de plastique, un cerclip et que cela doit tenir pour la course. J 'ai de nouveau envie de pleurer, de joie, de peur que cela ne tienne pas. Je ne sais pas !!! Il remonte ma pédale sur mon spad, et je retourne me mettre en place. Quand je pense au nombre de sortie que j'ai fait et cela casse le matin de mon IM, pas la veille, Le matin même.....LA HAINE.

Bref, je file maintenant installer ma poche de transition près de la tente de change et je croise Vince et Etienne, qui me demandent comment je vais? Et là, ils ont vite compris...

J'embarque Vince à mon emplacement pour lui montrer le chantier et il me dit que cela devrait tenir, mais pas de pédalage en danseuse !!!

Bon, maintenant, j'essaie de décompresser et attendant le départ, je rejoint les filles. Je sert Marie très fort dans mes bras, on rigole un peu, mais j'y pense encore et encore...saleté, de saleté. Marie et Chris se dirige au départ, je les encourage. Je part 15 min après les féminines, je vais me préparer.

Tout à coup, j'entend des applaudissements et des encouragements dans le parc et je vois une nana passer en pleure. Elle coure en pleurant, elle a raté son départ. J'enfile ma combi en me rendant au sas de départ. Je donne mon sac d'after course aux bénévoles au passage.

J'arrive au sas de départ; plein comme un oeuf, je suis à la bourre. Je finte un peu pour rentrer dans l'eau à un endroit que les gars n'utilisent pas. L'eau et fraîche mais ça va.

Je suis en deuxième ligne. J'ajuste mes lunettes et puis rapidement ça y es, c'est partie. Mais c'est que cela bagarre! Surtout ne pas prendre de mauvais coup. Je fais ma place sur les 300 premiers mètres et je m'aligne le long de la ligne de bouée, orientation facile pour moi en tout cas.

Premier demi tour autour de la bouée, cela se passe bien, je glisse en trois temps, pas de courant malgré quelques vagues que créer eux même les nageurs puis je trouve un gars pour me mettre dans ses pieds, niquel.

Je commence à doubler des bonnets roses et bleus, je pense à Marie. A 1000 m de l'arrivée environ, j'ai envie de vomir et mes lunettes me font mal aux yeux. Je ne panique pas, mais j'ai froid en plus de ça.

Je vois tout de même le pont blinder de monde qui se rapproche synonyme de demi tour et de sortie de l'eau. Les montgolfières sont gonfler cela offre un beau repère et un beau spectacle.



Donc je prend mon mal en patience alors que je me fait doubler par deux bonnets blancs de la série qui partait 5 min après moi, ils avancent !!!

Ca y est, cela se précise, je sors de l'eau en un peu moins de 1h02, je suis content. Ma première transition se passe bien et me voila sur mon spad. Je chausse mes pédales, attention Vlad, fais pas le bourrin.

Profil vélo

Tout va bien pour l'instant, mais je ne suis pas tranquille. A peine le départ pris, je passe au dessus du pont qui enjambe la nat et là c'est troué de bouche d'égout. J'en évite une, deux, mais la troisième, je passe en plein dedans. J'en perd ma gourde, ma sacoche se décroche. Putain mais cela ne va pas s'arrêter.... Je remet ma sacoche presque à l'arrêt car je ne veux pas m'arrêter synonyme de déclipssage.

La gourde, pas grave, il y a un ravito à 5 km. Je m'alimente, je bois, je roule. Premier ravito dans un faut plat servi par des militaires qui vous salue à la fin avec un gros sourire et premier bain de foule.

Je continue en me calant au cardio mais le parcours n'est pas plat, le ruban est propre mais que du faux plat montant et descendant. Je reste un max de temps en position aéro. Cela roule bien, je double mais je me fais déposer par des avions aussi. Le bruit des lenticulaires et des roues à bâton est incroyable. Cependant, il y a quelques paquets et les espagnols ne se gêne pas....!!!

A un moment, manque de vigilance de ma part sur un virage à gauche avec petit saut de trottoir. Je suis trop large, j'arrive trop vite. Putin, les plots....J'en choute un avec le pied et évite la chute de justesse devant le bénévole du carrefour qui à bien cru que j'allais y aller, au tas. Ouf, ça passe. La chance tourne t'elle?

Au bout d'une heure environ, première bosse de 300 m et premier passage sur le petit plateau. Je suis presque tout à gauche en tournant les jambes (no danseuse, pas lol) Il y a de la musique à donf sur le bord de la route, c'est cool.

En haut, je relance et continue ma course en attendant Greding première grosse bosse du parcours. Devant moi, les arbitres cartonent, bienfait, tricheurs !!!

Je continue et arrive à Greding, il y a du monde partout des le début de la bosse, les gens vous encouragent c'est énorme. Je met le petit plateaux en moulinant et heureusement car elle est longue la garce environ 3 km et 2 km de faux plat pour finir!!! Je suis tout à gauche dans la partie la plus dur.

Je relance, je double de plus en plus de femme à vrai dire et cela me fait halluciner de voir les allemandes avec des lenticulaires et des braquets de dingues. Elles envoient ! Mais je me demande comment elle vont courir après.

Le solarberg approche, on entend un bruit de dingue, digne du tour de France dans L'Alpes d'Huez. ENORME, indescriptible, je suis tellement heureux !!! Merci à tous !!! J'ai les larmes aux yeux.

Après un bon ravito de gel et de boissons, miam, miam, je relance la bécane, bientôt la fin du premier tour, mais avant une petite bosse qui m'oblige une nouvelle fois de mettre le petit plateaux au 70ème km. Les jambes sont bonnes, je suis bien.

Après la fin du premier tour, je suis à 34 km de moyenne, juste un poil au dessus de ce que je voulais faire pour un vélo en 5h20. cool. Et c'est reparti pour une boucle, même allure mais avec du vent (léger, mais du vent). Je commence à voir des mecs arrêter sur le bord de la route d'autre que je double et qui sont déjà cramer. Cela me parait normal vu l'allure de la première boucle de certains.

Au 100 èmè je me dis plus que 82 km (les organisateurs ont rajoutés 2km à cause de travaux), c'est bon, comme à l'entrainement.

Au 120 ième Je vois ma moyenne toujours stabiliser à 34 et là, j'ai envie de me faire plaisir. Si je fais un vélo en 5h15, cela me laisse un matelas sur le marathon et en le courant en 4h10, je suis sous les 10h30 !

Allez, c'est partis en appuyant un peu plus jusqu'à la fin du vélo et j'arrive effectivement en 5h15.(34,66 de moyenne). Je suis vraiment heureux et j'ai un moral d'acier. Je suis sur à ce moment de finir cette course pour passer sous les 10h30. Transition rapide, et c'est partie. Raphy ma prêter son gps et je me cale à 5,45 au mille.

Les 5 premiers km sont un vrai plaisir et je m'imagine déjà en train de franchir la ligne avec un beau chrono. Et là, tiens, cela devient plus dur jusqu'au 7 ème, (légère descente) et de plus en plus dur jusqu au 12 ème. Incroyable, le retournement de situation.

Premier demi tour interminablement loin. Je m'arrête soulager un besoin naturel en faisant le point et en me disant que cela va être dur mais alors très dur !!! Je repars en me haïssant d'être parti trop confiant sur le marathon.

Avant le 15 ième, je marche dans la bosselette de l'aller. Puis je croise Etienne, il vol, je le vois à peine c'est lui qui m'encourage. Je me demande comment je vais faire pour ne pas mettre 6 heures sur le marathon.



Au 17 ème, je m'arrête longtemps au ravito, je m'arrose, je bois, je prend 2 gels, bois de la boisson énergétique (mes genoux oui !!! lol). Rien n'y fait, je baisse là tête. Je croise Marie, elle m'encourage, je ne peux même pas lui répondre, quel naze !!! Je lutte à chaque pas, les kilos me semblent interminables.

Je croise Chriss, puis Vince. Je ne dit pas un mot, désoler les copains. Je croise Seb . Au Semi, je commence à cramper à droite dans la cuisse et le mollet. J'y crois même pas. Je sais que c'est mort maintenant pour les 10h30 mais je me refixe un autre objectif, Sub 11.

Bizarrement, depuis que je crampe légèrement cela va mieux mentalement, je recours un peu mieux. Je double certains mecs encore plus moche que moi. Il y en a qui vomisse le long du chemin. Km après Km, j'avance péniblement en buvant et en prenant des gels. J'ai peur d'être malade, mais cela tiens. ça marche autour de moi de plus en plus sur le marathon. Il fait chaud, je m'arrose tout le temps, je suis trempé des pieds à la tête.

Au 25 ème on passe dans un village, il y a de la musique, des encouragements, et pourtant j'en ai marre. Je suis cramé, j'ai envie qu'il se taise.

Un peu plus tard, je croise Etienne, Je lui dis que je suis mort, au bord de l'explosion, il me dit que lui aussi. Au 30 ème, je croise Franck, il lui reste de la route, je lui dit que tout est dans la tête. Je ne pense qu'a l'arrivée et me concentre sur le chrono en calculant mes temps de passage.

Au 35 ème, je sais que je peux le faire mais voici la descente du départ, là ça monte et je marche, incapable de courir. Je m'encourage à voix haute, allez Vlad, allez !!! Je m'accroche, je me bat à chaque pas.

Au 38 ième, je vois ma montre qui indique 10h30, il me manque 4,195km jusque l'arrivée, les boules mais qu'est ce qu'ils sont long ceux là.

Au 39 ième, je croise Etienne et il me dit va nous servir une bière. Je souris mais pas trop, car je vois un mec crampait grave devant moi et j'ai peur que si cela m'arrive de foirer mon chrono. Mais cela n'arrivera pas, je retrouve des jambes pour le dernier kilo, il est bien temps LOL,

Je passe la ligne en 10h55 et je suis heureux, pour un 2 ième, c'est pas mal. On me met ma médaille, je négocie avec un bénévole pour attendre Etienne et on tombe dans les bras l'un de l'autre en pleurant comme des gosses.

Un IM, c'est vraiment une course bien à part, rien ne se passe jamais comme prévu et cela c'est la magie du long !



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