Grand Brassac Hivernal Trail, Février 2012

GRAND BRASSAC HIVERNAL TRAIL FEVRIER 2012 


Vous vous demandez certainement à quoi peut ressembler une aventure sur  l'hivernal trail au Grand Brassac et bien voilà quelques éléments de  réponse.

Arrivé sur le site à 12h00, environ 600 vaches et son terrain vague à coté de nulle part si ce n'est d'une salle des fêtes avec toilettes et douches.

Retrait des dossards et repérage de notre emplacement sous ce grand tivoli.

Chronosport.com sponsor de notre team,
Merci à Sylvie pour la logistique.

Mon YouTube

Nous sommes à  l'extrémité gauche. Loin, très loin, du gros système de chauffage fourni  par une grosse ventilation qui a mangé 1000 l de fioul sur la première  partie de la nuit! Nous nous installons en n'oubliant pas la belle banderole de Pat qui fait sensation.

Les teams se mettent en place et la première chose qui nous frappe c'est que certains ne sont pas venu là pour rigoler. Matos en tout genre, Masseur perso, Poche de l'UTBM par ici, traileur de la Diaguonale des fous par là, et des affûtés dans tous les sens. Cela va être chaud de faire sa place avec notre faible expérience du trail, surtout sur ultra. Les templiers, simplement cette année.






Après s'être installé et avoir manger de la salade de riz que Yoyo avait  préparé, présentation de chaque équipe par le speaker à 14h20 sous le  chapiteau. Seulement 44 équipes présente sur 50 dossards disponibles. Apparemment  pas mal de blessure pendant la préparation pour cette épreuve.

14h40 débriefing sous le chapiteau. On nous explique les règles de sécurités, l'emplacement des relais et des ravitos. L'objectif est de réaliser la plus grande distance possible pendant 24h en se relayant à 3. Seule, la première boucle de 30 km doit se faire avec le team au complet (Marie, yoyo et moi même) et ensuite chaque coureurs du team se relaiera sur une boucle de 16 km.

L'organisateur nous donne rendez vous à 15h00 sous l'arche  Salomon. Il doit faire -2 déjà et il y a bien un vent entre 30 et 40 km par heure, ça caille!!!!

Avant le départ, 14h55 !


Pan partez !!! Nous voici lancé sur les premiers kilomètres de cette première boucle de trente kilomètres. Nous partons dernier et de toute façon nous n'avons pas le choix. Devant, ils font la course d'entrée. Wahoouu !!!

Nous partons sur un parcours engagé et technique, single, dévers, fortes montées sèches et descentes techniques. On marche souvent à cause du relief et Marie s'accroche déjà dés le 8 ème kilomètre avec son premier ravito (très peux fournis, coca et redbull, pruneaux et pas grand chose) et ses passages de corde. En fait des cordes sont attachés à des troncs d'arbres en haut et en bas d'une sorte de falaise que j'estime à 10 mètres de haut presque à pic. On fait une dizaine d'aller retour la dedans tantôt en montant, l'autre fois en descendant. Il faut tirer fort sur les bras et on tétanise en haut et en bas du corps.


Ensuite passage sur un pont de singe, relativement facile, long de 20 mètres et descente sous une buse à genoux en évitant de trop se mouiller les mains et chaussures. Cette fois si, on s'amuse, mais on sait que cette nuit, cela sera notre parcours et cela va être usant.



Bref on continue à progresser pour voir ce qui nous attend. Maintenant nous sommes en plein vent sur des longs chemins en plaine bien venté et il caille sévère. 

Allez, voici le deuxième ravitos au 16 èmè environ. Une table de salon de jardin et ses pruneaux dur comme du bois, son coca et sa red bull ?? En fait, je comprend vite, vu le nombre  faible de bénévoles sur le parcours et la qualité des ravitos, que l'autonomie et l'entraide vont être primordiale.

Nous repartons, nous croisons les premiers qui ont 6 kilomètres d'avance environ sur nous, puis les 4 équipes qui suivent au carton. J'interroge Yohan: "ils savent que nous allons faire 24 heures ?"

J'essaie d'aider Marie le plus souvent possible des que cela grimpe dur. Nous voici maintenant au pied de falaises, c'est magnifique mais technique, petit saut, lecture de trajectoire, attention au appui !!! Et puis, passage dans un trou sous la roche et hop, une échelle biscornues d'une vingtaine de barreau, on s'éclate. 

Maintenant nous allons vers un gouffre. Frontale obligatoire. Ah là, il y a des bénévoles installés au fond pour nous guider. Il fait chaud la dedans, c'est moite, ça glisse, c'est très technique. On s'agrippe avec nos mains à  chaque pas. Au bout de 10 min sous terre, on remonte.

De nouveaux, plein vent, la température baisse, le soleil tombe petit à petit. Voici le vingtième kilo et nous repassons au même ravito (si on  peut dire) que tout à l'heure. Il n'y a plus qu'a rentrer au Grand Brassac.

Allez, on repart tranquilou, Marie se bat à chaque pas et bientôt on passe en forêt, dans des ruines, on dirait Blairwitch. Drôle d'ambiance.

Bientôt la banderole du 24 ème kilo...Un peu plus tard en forêt, cela devient sombre, on allume les frontales  et voici le filet.



Seul, nous franchissons cet obstacle tendu au dessus d'un trou pour une longueur de trente mètres et une hauteur de 3m. Il n'y a personne. Aucune sécurité.

Je trouve cela limite, mais bon.... Autonomie quoi !!! Au bout de 4h45 de course nous arrivons au bout des 30 km et 1100 m de dénivelé positif. Il est 20h00.

C'est Yohan qui repart au bout de 10 minutes après s'être un peu ravitaillé. Courageux le gars, moi, j'en ai plein les pattes. Marie aussi.

Sous le chapiteau, je me change, me sèche et vais me faire masser sur les deux tables dédiés sur rendez vous pour le 24h mais juste à coté de la porte d'entrée, on se les gèle.

Bref un duvet et une couverture sur le corps font l'affaire pour me réchauffer. Je me rend compte que quand on souffle sous le chapiteau, il y a de la buée qui sort de nos bouches, il doit faire 10 degré la dessous tout au plus.

Tout le monde est dans les duvets avec des couvertures dessus, des gants, bonnets. Sylvie et Marie se caille et n'arrive pas à se réchauffer, mais elles sont géniales pour nous. Elles vont nous faire sécher les vêtement, nous ravitaille, prenne soin de nous. J'ai environ 2 heures avant de répartir. La boucle fait 16 km avec 700 mètre de dénivelé et ses passages de cordes.

Après le massage, une soupe au coin ravito sous le tivoli, je me prépare déjà. Tiens, plus d'électricité, plus de chauffage. On allume donc les frontales ! Ça craint, si il ne trouve pas de solution, ils vont devoir annuler l'épreuve. Après avoir enlever des ampoules, débrancher l'un des deux écrans du chronométreur, enlever les bouilloirs interdites de certaines Team qui avait pris le gauche, le courant revient, OUFFF!


Yo, arrive, il me dit qu'il fait très froid maintenant. Je m'habille et c'est parti. Il est 22h10. Le sol est gelé, j'adore courir la nuit. Elle est étoilée et je double mes premiers concurrents. J'ai les bonnes jambes, j'en profite. Et là, rappelle à l'ordre, glissade et BIM, au tas le Vlad. Heureusement sans gravité. Un  beau dévers et la terre gelée ont eu raison de moi.

Au bout d'une heure à mi boucle, 8 km, j'ai déjà franchi les cordes, je suis content. Je repars, après un glaçon de coca fourni par l'organisation, mon camel back est gelé, il faut que je trouve une bouteille pour le prochain tour. Je mange régulièrement. J'arrive doucement sous le tivoli mais le retour plein vent est frais. Il fait, -14 au demi tour et -11 au niveau du tivoli, ça détend !!!!

Il est un peu plus de 0h00 et je dis à Yo de se couvrir beaucoup, de prévoir plus, encore plus. Il repars. Je me sèche, me change, mange,. Marie me masse car je ne peux pas avoir de rendez vous avec le masseur car l'un des deux est malade, il est donc tout seul. Il me reste 30 min pour me poser et me changer pour aller courir. Il est 2h20 environ, Yo arrive, je repars en lui disant que je vais prendre mon temps car le retour va etre dur et froid. Il me dit qu'il a eu des jambes de feu... pourvu que moi aussi.

Marie dort, je l'embrasse du regard. C'est parti à l'économie, le train train, je connais bien le parcours maintenant et je prend environ 6 personnes dans ce tour. Je mange, je bois, je marche, je cours. Au bout de 6 km, BIM, me voilà dans un fossé, vautré comme une m..de. Putain de bord...l de... bbbbbbiiiiipppp. Allez réveil le Vlad. Vigilant !!!!!

Au bout de 1h50, je suis presque arrivée mais PAN, la belle hypo que voilà, j'ai froid, heureusement, je ne suis pas loin. Mais cela m'épuise. 4 minutes de plus que tout à l'heure sur la boucle, je suis content tout de même.

Yo est presque prêt à partir pour sa troisième boucle sous les crachas qui arrive, il est 4h40. Changement de balise obligatoire avec 15 min d'arrêt obligatoire.Yo repart à 5H00 précise, il à la pêche, c'est cool. Ce que je ne sais pas c'est qu'il fait maintenant -6 dehors et que la neige arrive. Les organisateurs décident de ne plus envoyer les équipes sur le 30 km comme prévu au lever du jour, trop dangereux. Il annule aussi la deuxième étape de l'extrème trail.

Yo fait sa boucle en 2h20 je crois et je me prépare une nouvelle fois en réfléchissant si cela est bien prudent. Je pense que oui malgré les 5 cm de neige sur le parcours et la neige avec le vent qui me fouette le visage sur la première moitié de la boucle. J'ai les cils et le nez gelé mais je n'ai plus besoins de frontale.



Chaque passage technique se transforme en glissade sur les fesses, arrêt contre les arbres, branches, etc. On ne lit plus le terrain, on le devine, les chevilles partent de droite et de gauche. C'est engagé comme on dit avec un concurrent.

L'organisation annule le passage de corde. Je ne pensais même pas faire autrement. On est seul dans la nature et les liens entre les concurrents se resserrent en même temps que la difficulté et la fatigue augmente.

Je trouve un compagnon de galère sur le retour. Super sympa, on parle triathlon, trail, etc. En fait il est 5 ème au général et il me remercie de l'avoir ramener. Il me dit qu'a deux, c'est un truc de cinglé. Je suis d'accord, lol !!!!

Yo est là, prêt à partir. Cela fait 19H20 que l'on à commencé à courir presque sans dormir et en se gelant les miches. On fait le point, je lui dit que je trouve cela limite pour notre sécurité, avec les passages techniques, les chutes, les problèmes de secours si on se blesse vraiment, nos chevilles, le froid, le retour à la maison. Je lui dit qu'il peut partir mais que je ne ferais pas la dernière partie de la boucle après lui on en a bien profité, il ne faut pas tout gâché, la saison est longue, et les beaux jours arrivent.

On décident de conclure la dessus avec une belle remonté à la 22 ème place. Nous aurons parcouru 30 km avec 1100m de D+ et 3X16 km avec 2100 m de D+.

Vu les conditions, nous pouvons être fier de notre équipe. Merci à notre logisticienne, à notre partenaire, et à ma chérie qui à était d'une aide précieuse même si elle aurait voulu en faire beaucoup plus.

C'était l'enfer, mais, que c'est bon. Un voyage au fond de soi, un nouveau défi de relevé, une aventure  sportive hors du  commun.

Merci pour vos encouragement qui nous ont fais chaud au cœur.

Biz et à très vite.

Commentaires

yohan a dit…
ah yes!! ça c'était une sacrée ouf de course!! et quel souvenir. Vin Diou!!!

Posts les plus consultés de ce blog

Séance d'entrainement sur Home Trainer

Quoi mettre dans son camelback ou dans son sac de base de vie pour un ultra ?

Triathlon d'Embrun, une aventure aussi belle que difficile ! Embrunman 2012